16.3.12

Ziro - Chantier d'aantiers d'aménagement forestier

40% du bois de chauffe de Ouagadougou proviennent des CAF du Ziro, dixit DR environnement du centre ouest

16 février 2012, par AIB
Sapouy (AIB)- Dans le cadre de sa campagne d’information et de sensibilisation, autour des chantiers d’aménagements forestiers (CAF), la direction régionale de l’environnement et du développement durable du centre ouest, a échangé vendredi 10 février 2012 avec les membres du cadre de concertation provinciale (CCP) du Ziro.

« Les quatre chantiers d’aménagement forestier (Nazinon, Bougnounou, Cassou, Sapouy-Biéha) de la province du Ziro, font la fierté de la région du centre ouest et de tout le Burkina Faso.

Ce modèles d’aménagement participatif des forêts naturelles, sert aujourd’hui d’école dans la sous région », a indiqué d’entrée de jeu, le directeur régional de l’environnement et du développement durable du centre ouest, Sibiri Kaboré.

La rencontre d’échange voulue par la direction régionale de l’environnement vise à faire un plaidoyer en vue d’une synergie d’actions, d’une mobilisation et d’un accompagnement de tous les acteurs du développement du Ziro pour la chauvegarde de ces massifs forestiers qui constituent une richesse importante sur tous les plans.

Il s’est agi pour le DR Kaboré et ses collaborateurs de faire l’historique de ces CAF, montrer leur méthodologie d’implantation, leur méthode d’exploitation, leur impact sur les populations, les contraintes et insuffisances et enfin les perspectives et opportunités dans le cadre du changement climatique.

Le Ziro, province motrice des aménagements participatifs des forêts naturelles
En effet, le DR Kaboré a rappelé que dans les années 1990, la province du Ziro, confrontée aux graves problèmes de dégradation de ses ressources forestières (60 000 ha de perte par an au Burkina Faso), a fait œuvre pionnière en initiant un modèle d’aménagement participatif de ses forêts : les Chantiers d’Aménagement Forestier (CAF).

Un CAF qui comprend au minimum 20 000 ha, est subdivisé en unités d’aménagement forestier (UAF). Les UAF sont composées de parcelles de 20 ha chacune. A travers un système de rotation bien pensé, le bois vert est exploité dans chaque parcelle tous les 15 ans.

C’est ce qui fait du Ziro, la principale province pourvoyeuse du bois de chauffe pour la ville de Ouagadougou (plus 100 000 stères de bois par an soit 40% des besoins de bois de Ouagadougou). D’après le DR Kaboré, l’on dénombre plus de 160 grossistes transporteurs de bois dans la province du Ziro.

Aussi, des acquis importants ont été engrangés dans le cadre de cet aménagement forestier, notamment en termes de préservation du potentiel forestier, d’amélioration des conditions de vie des populations à travers les revenus générés.

Ainsi la communauté locale a en charge la gestion des unités d’aménagement forestier (UAF) et l’Etat demeure cependant le propriétaire. Tous les villages riverains des UAF sont organisés en Groupements de Gestion Forestière (GGF), puis en Union des Groupements de Gestion Forestière (UGGF).

Dans le cahier de charge concédé à l’UGGF, il est indiqué que les activités agricoles et autres défrichements sont formellement interdits dans les UAF. Seule l’exploitation du bois et autres produits forestiers est autorisée. Ce faisant, tous les GGF ont été formés en techniques d’exploitation du bois, du charbon et autres produits forestiers non ligneux, a fait savoir le DR Kaboré.

Le bois de chauffe ou l’or vert du Ziro

Dans un CAF, il y a généralement deux types de domaines : le domaine protégé et les forets classées. L’Etat demeure le propriétaire, mais la gestion est concédée à l’UGGF suivant un cahier de charge qui définit les modalités de gestion, a indiqué le directeur régional de l’environnement.

Ce cahier de charge définit les droits et les devoirs de chaque partie (Etat, UGGF). L’UGGF est civilement responsable des infractions forestières commises dans le CAF par un ou plusieurs de ses membres. Ainsi, en cas de flagrant délit, le délinquant est conduit devant un représentant de l’administration forestière ou à défaut tout autre officier de police judiciaire.

Pour ce qui concerne la commercialisation, le cahier de charge prévoit 2 200 f CFA par stère (unité de mesure de bois) de bois. Ces 2 200 f CFA sont repartis de la façon suivante : 1 100 f CFA pour le bucheron, 300 f CFA pour le compte de l’Etat, 600 f CFA pour les fonds d’aménagement de l’UGGF et 200 f CFA pour les fonds communautaire du village dont relève le GGF.

Signalons que chaque camion de bois (wambdaro) a un volume pouvant contenir 18 à 22 stères. La nécessaire implication des communes dans la gestion des CAF.

Les CAF ayant été mis en place avant la communalisation intégrale, la nécessité de relecture des textes régissant leur gestion s’impose, a soutenu le DR Kaboré. Et les maires des communes de plaider pour une répartition équitable des fonds issus de l’exploitation du bois.

Les questions d’éclaircissement soulevées par les participants ont trait à l’insuffisance des agents forestiers, la répartition des fonds, les pistes rurales, l’empiétement des UAF, les chargements débordants des camions, l’intégration de l’élevage dans l’exploitation des CAF etc.

Réagissant aux préoccupations le DR Kaboré aidé de ses collaborateurs (les directeurs techniques des différents CAF) ont soutenu que les vrais forestiers sont les populations elles-mêmes. Une police des forêts ne peut s’opérer efficacement qu’avec un changement de comportement des populations riveraines des CAF.

Aussi, ils pensent que les préoccupations soulevées de part et d’autre, trouveront des réponses dans la relecture prochaines des textes régissant la gestion des CAF. Par ailleurs, ils ont sollicité l’accompagnement des membres du cadre de concertation provincial (CCP) pour lever certaines contraintes.

Il s’agit principalement de la pression humaine sur les CAF pour les productions agricoles et animales. Et le haut commissaire Karim Konseimbo d’inviter les membres du CCP à s’engager pleinement dans la sensibilisation des populations en vue de renforcer les acquis pour continuer à tirer toujours de meilleurs profits de ces massifs forestiers.

Yassine SIENOU

Article original : www.aib.bf

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