30.4.08

Témoignage de Laurence Klein

«La Coopération luxembourgeoise n’a pas seulement posé un grain de sable, elle a construit tout un mur », comme disent les gens d’ici.

Une histoire réelle du Nicaragua, mars 2008
Projet NIC/020 – Appui Intégré aux SILAIS de Masaya, Carazo et Rivas, 2e Phase

Comme par hasard, j’ai choisi le moment le plus opportun pour aller rendre visite au poste de santé de La Pita, à 30 kilomètres de distance du centre de santé de Santa Teresa, siège municipal et ville la plus proche, dans le département de Carazo.
Assis sur des chaises en plastique sous le toit en paille qui donne quelque protection contre le soleil impitoyable de l’été nicaraguayen, j’aperçois les élèves de l’école primaire du village en train d’écouter un discours de la directrice du centre de santé sur les problèmes que peut provoquer la consommation de l’eau non potable dans la zone. Au milieu des élèves, instituteurs et personnel de santé, j’observe les patients, bébés sur les genoux, qui attendent leur tour pour être examinés par le Dr. Wilford Quintanilla ou l’infirmière Maybel Gonzalez.

Salle d'attente du poste de santé La Pita

Patients

Maybel me raconte que le poste de santé doit répondre aux besoins d’une population de 1,200 habitants, qui viennent de cinq différents villages éloignés des alentours de La Pita. La majorité des gens arrivent sur des bestiaux – mules, chevaux - au poste de santé. Ceux qui n’ont pas ce privilège viennent à pied. Elle m’explique que quelques patients doivent marcher jusqu'à trois heures pour arriver à La Pita, mais, comme ils m’en font le commentaire, « cela vaut bien la peine puisqu’on nous attend bras ouverts et qu’on nous donne une attention médicale humaine de qualité, ce qui n’est pas le cas dans d’autres postes de santé».

Maybel commente qu’une bonne partie des gens viennent à la consultation avec des problèmes rénaux et dermatologiques provoqués par la contamination de l’eau des rivières et puits. Pour résoudre ce genre de problèmes, le Dr. Quintanilla et sa collègue travaillent avec les dirigeants communautaires et les brigadistes de santé, parce que ce sont eux qui peuvent le mieux détecter les maladies existant dans leur voisinage. Maybel me confirme que les brigadistes sont les «piliers fondamentaux» du système de santé communautaire « parce qu’ils nous avisent quand il y a des problèmes médicaux et réfèrent les patients au poste de santé ». Grâce au financement du projet de Luxembourg les brigadistes ont reçu des cours en matière de prévention et traitement de maladies et blessures. Des sacs à dos et le matériel nécessaire pour effectuer leur travail dans les villages leur ont été distribués. « On programme deux à trois sorties intégrales par mois, pendant lesquelles nous donnons l’attention médicale aux gens, nous visitons les écoles, nous organisons des discours éducatifs et nous vaccinons des enfants, tout en coordination avec les brigadistes ».

Le Dr. Quintanilla montre comment désinfecter l'eau

Les brigadistes communautaires

En effet, tout en causant avec les patients, les brigadistes et l’équipe médicale du poste de santé, je me rends compte quel impact a tenu l’intervention de la Coopération luxembourgeoise dans la région la plus pauvre de Carazo. « Avant, la consultation se faisait dans une petite maison. On n’avait pas d’accès à l’eau parce qu’il n’existait pas de pile, ni de citerne. En plus, on n’avait pas d’électricité ». Maybel révèle : « Quand on devait assister à un accouchement pendant la nuit, on utilisait une bougie et assister un accouchement avec une bougie ou avec une lampe de poche sous le bras, c’est un peu compliqué. Il n’y avait pas de chaises où les gens pouvaient s’asseoir et il n’y avait pas suffisamment de place pour recevoir les patients.

Même si on voulait donner une attention de qualité, cela était très difficile et on travaillait avec le peu qu’on avait. (…) Le projet de la Coopération luxembourgeoise a répondu aux véritables nécessités du terrain : il a donné une moto qui facilite le travail de terrain, on a remodelé toute l’infrastructure existante, on a construit deux espaces nouveaux et on a installé une pompe à eau dans le puits pour que l’eau puisse monter à la citerne, puis aux lavabos et aux toilettes. Mais le plus important pour nous c’est qu’on nous a donné des panneaux solaires pour produire de l’électricité auto suffisante».


Panneaux solaires, citerne et puits
Consultation
Pendant les travaux
Travaux achevés

Et, fidèle au principe de l’aide au développement durable, le projet NIC/020 a mis en œuvre un atelier mobile , une initiative qui encourage la contrepartie du Ministère de la Santé à garantir la maintenance des équipements donnés, ainsi que de l’infrastructure.
Cet exemple précis de la réalité du terrain d’un projet de la Coopération luxembourgeoise démontre la coordination étroite qui peut exister entre des partenaires bilatéraux. Le projet NIC/020, est directement lié à la nouvelle politique de santé du Nicaragua et son but est d’appuyer, en manière technique et financière, les objectifs du Modèle d’Attention Intégrale en Santé mis en œuvre par le Ministère de la Santé. A plusieurs occasions, la contrepartie du projet NIC/020 a affirmé que « les luxembourgeois jouent la même mélodie que le Ministère de la Santé », qu’ils ne viennent pas imposer un projet, sinon qu’ils le construisent et le réalisent ensemble avec le personnel de santé. « Chaque fois que je frappe à la porte du projet NIC/020, cette porte s’ouvre et là on me résout mon problème », c’est ça le feeling général qu’on retrouve dans les trois départements de Masaya, Carazo et Rivas et cela prouve qu’on est sur le bon chemin de vraiment faire la différence dans un pays en voie de développement. Pour conclure cette petite anecdote, je citerai le Dr. Quintanilla qui m’a dit: « Les gens observent que tu t’intéresses à eux et sont capables de donner leur vie pour toi. Les paysans sont des gens très humbles et sincères. S’ils te donnent une assiette de haricots rouges, ils te la donnent avec affection. Si la poule produit un œuf et toi tu es un étranger qui a donné beaucoup pour eux, cet œuf est pour toi, ils te le donnent avec affection ».


(2) Atelier mobile: véhicule tout terrain, chargé d’outils et matériels divers pour assurer l’entretien des infrastructures, équipements et moyens de transport. Trois agents formés techniquement par le Projet en sont responsables.

Témoignage de Laurence Klein, stagiaire

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Rwandans flock to 'Hillywood' films

Rwandans flock to 'Hillywood' films by Abby d'Arcy Hughes, BBC News, Kigali

Few Rwandans have access to TV or films

Rwanda is a stunning country in all senses of the word. As is the idea of having a film festival here. And the name Hillywood reflects on both the beauty of Rwanda itself and on the aspirations of its young filmmakers.

It may be one of the poorest and one of the smallest countries in the world, but Rwanda has big ideas.

Hillywood is a film festival on a shoe-string. Out of next to nothing, a small group of Rwandan filmmakers toured seven provinces of Rwanda screening films every evening under the stars.

Rare treat

There is only one cinema in Rwanda and it is in the capital, Kigali. So the filmmakers hopped on a couple of buses and took the cinema to the people.

Life goes at a relatively slow pace in Rwanda. But when Hillywood rolled into town, people were running to get to the stadiums early.

It's a rare treat for people here in the countryside to see films on the big screen.

"Most Rwandans don't even have access to television or any medium of the mass media," says Eric Kabera, the festival's organiser.

This was the first time I saw a film in our local language, Kinyarwanda
Agnes Niyokwizerwa

More importantly these are homemade films. Rwanda has welcomed numerous foreign productions companies over the years. But Rwandan film culture itself has failed to take root.

But at Hillywood the films are made by Rwandan directors and producers, filmed in Rwanda and are in the local language, Kinyarwanda.

Topping the bill was the film, Hey, Mr DJ! It's about an arrogant, young DJ who finds out he is HIV positive. The film has charm and a twist of comedy. But most importantly the crowd love it.

Film-maker Gilbert Ndahayo says his movie has healed him

"It was very exciting," Agnes Niyokwizerwa told me. "This was the first time I saw a film in our local language, Kinyarwanda. This is really important for the people who don't speak another language.

In the attractive, crumbling lake-side town of Gisenyi the crowds simply refused to leave.

"We ran out of all the films to screen," says the Hillywood coordinator, Ayuubu Kasasa. "They insisted that until we leave they are not going to leave. We just couldn't offer them any more."

Afterwards, kids crowded round, eager to find out how they could get into Rwandan film or how to get some camera training. The world of film was suddenly within arm's reach.

Ask Rwandan kids what films they like and the names Rambo and Jackie Chan trip off the tongue.

Rwandan children are excited by their local film industry

It was international productions about the 1994 Rwandan genocide, like Hotel Rwanda, which really put Rwanda back on the map for the rest of the world.

That is what also inspired budding young Rwandan filmmakers to give film a go themselves.

A lot of the Rwandan filmmakers at the festival started out working with foreign productions. But when HBO's trolleys and cranes disappeared, so did the money. And filmmakers here now struggle to get their stories told.

Kennedy Mazimpaka is an actor and has worked on a couple of the big, foreign productions. He strongly believes that Rwanda is up to the challenge.

Right now we need anything that can develop Rwanda. So why not a film industry
Actor Kennedy Mazimpaka

"We're not going to keep on lagging behind because we had a genocide," he says.

"We need to go forward. Right now we need anything that can develop Rwanda. So why not a film industry?"

Rwandan filmmakers also have a lot more stories they want to tell. "Rwanda has suffered a lot. I have suffered a lot. I want to express it," says Gilbert Ndahayo.

His film, Behind This Convent, screened in the capital Kigali. It is set 12 years after genocide in the courtyard behind his parents' house. Both his parents and sister were murdered in there.

"The making of this film was a really hard thing to do," he said. "But I used it to try to heal myself."

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18.4.08

Initiative de la FAO

Initiative de la FAO concernant la flambée des prix des aliments - Note d’information

De nouveaux défis apparaissent dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale. Le monde connaît actuellement une hausse spectaculaire des prix des produits alimentaires, en valeur nominale comme en valeur réelle. Les cours internationaux de toutes les principales denrées alimentaires ont atteint, au cours du premier trimestre de 2008, leur niveau le plus élevé sur près de 30 ans. Selon les projections, les prix des aliments devraient rester élevés au cours des prochaines années.

La hausse des prix des aliments provoque des troubles sociaux dans le monde en développement et amène les gouvernements des pays exportateurs et importateurs à prendre un certain nombre de mesures à court terme qui risquent d’aggraver encore l’instabilité sur les marchés mondiaux. À court terme, les acheteurs nets d'aliments, dans les villes comme dans les campagnes, s'enliseront probablement un peu plus dans la pauvreté.


Les pays les plus fortement touchés par la forte hausse des prix des aliments sont les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). Ces pays sont particulièrement vulnérables dans la mesure où ils sont des importateurs nets de denrées alimentaires (et également des importateurs nets de produits tirés du pétrole), et la flambée récente des prix sur les marchés internationaux des denrées alimentaires aura probablement accru leur vulnérabilité.


Le système des Nations Unies devra établir une distinction entre les mesures immédiates destinées à faire face aux crises et les interventions à moyen et à long termes visant à promouvoir la croissance durable de l’agriculture. Les mesures prises doivent être cohérentes et se renforcer mutuellement. Elles doivent se concentrer sur la situation spécifique des différents pays et sur les besoins des parties prenantes en protégeant les ménages les plus vulnérables, à la fois dans les villes et les campagnes, et en stimulant la production locale. Il s’agira d’encourager les investissements dans les infrastructures rurales et dans les services de recherche-développement et de vulgarisation et de faciliter l’accès au marché. Il faudra veiller à ce que les signaux du marché parviennent bien aux producteurs d’aliments afin de déclencher rapidement une réponse appropriée du côté de l’offre et accroître ainsi la production et la disponibilité d’aliments. Nous devons saisir cette occasion importante pour relancer l’agriculture, notamment dans les PFRDV. En outre, les gouvernements doivent passer en revue leurs politiques afin d’éliminer les effets de distorsion sur les marchés et de créer un environnement porteur.


Dans le cadre de l’Initiative sur la flambée des prix des aliments, lancée par le Directeur général le 17 décembre 2007, la FAO fournit aux pays les plus fortement touchés une assistance technique et un appui aux politiques afin d’accroître les disponibilités vivrières locales au cours des prochaines campagnes agricoles et d’éviter ainsi des crises. La FAO a déjà alloué 17 millions d’USD à cette initiative et prend actuellement les mesures suivantes:


• Aide aux agriculteurs vulnérables n’ayant pas un accès suffisant aux intrants pour accroître la production locale. Des activités ont débuté au Burkina Faso, en Mauritanie, au Mozambique et au Sénégal (fonds du PCT) et elles seront bientôt élargies à d’autres pays.
• Renforcement de la capacité de la FAO à aider les gouvernements à préparer des programmes et stratégies appropriés afin d’améliorer la production et la productivité agricoles, dans le cadre de processus et partenariats de développement national actuellement en cours.
• Élargissement du système d’information sur les marchés des produits alimentaires afin de suivre l’évolution des marchés et d’analyser et diffuser des informations sur les marchés. Le système sera établi sur la base des travaux déjà réalisés par la FAO (notamment par les Divisions EST, ESA et TCA) et s’articulera selon deux grands axes: 1) coordonner et intégrer les informations disponibles à la FAO dans les institutions partenaires et dans les pays membres; et 2) suivre et analyser les politiques nationales affectant le développement agricole, les marchés et la sécurité alimentaire.

Dans les pays touchés par les catastrophes et les conflits, la flambée des prix des produits alimentaires ne fait qu’accroître le nombre de personnes vulnérables et la gravité de l’insécurité alimentaire. Dans certains de ces pays, il est possible d’ajuster les opérations de secours d’urgence et de redressement actuellement menées par la FAO, à condition que des financements complémentaires soient disponibles.

La FAO, par l’intermédiaire de ses bureaux dans les pays, encourage la création de comités nationaux pour faire face à la flambée des prix des aliments, principalement dans les pays les plus fortement touchés par la crise alimentaire. Ces comités, qui seraient ouverts aux services gouvernementaux pertinents, aux partenaires de développement, au secteur privé et aux organisations de la société civile, constitueraient une instance capable d’aider les gouvernements à formuler et appliquer des programmes et à ajuster les politiques. Pour appuyer les travaux et les débats de ces comités, la FAO prépare un « guide sur la flambée des prix des aliments pour une action au niveau national » qui passe en revue les divers instruments qui pourraient être utilisés, leurs effets probables et les conditions dans lesquelles ils ont le plus de chance de produire les résultats voulus. Des fonctionnaires des bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO, ainsi que du Siège, seront détachés, si nécessaire, pour faciliter le travail des comités nationaux, y contribuer et identifier l’appui qui pourrait être fourni par la FAO et d’autres partenaires de développement afin d’en assurer le suivi.

L’initiative sur la flambée des prix des aliments vise à accroître les disponibilités vivrières sur les marchés nationaux au cours des prochaines campagnes, par des mesures visant d’un côté à stimuler la production locale et de l’autre, à améliorer l’accès aux aliments des ménages pauvres et vulnérables. La FAO a conjugué ses efforts avec les gouvernements, la Banque mondiale, le FIDA, le PAM, les banques de développement régionales et les fondations privées et propose d’intégrer ces nouveaux projets et ces nouvelles interventions destinés à faire face à la flambée des prix des aliments dans des institutions et programmes régionaux comme le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine du NEPAD (PDDAA) en Afrique et d'autres entités analogues en Amérique latine et en Asie.

C’est également dans ce contexte que la FAO convoque une sommet sur le thème « La sécurité alimentaire mondiale: les défis du changement climatique et des biodiversités » qui se tiendra du 3 au 5 juin 2008 à son Siège, à Rome. À l’occasion de ce sommet, les dirigeants mondiaux et la communauté internationale devraient pouvoir adopter les politiques, stratégies et programmes nécessaires pour relever les nouveaux défis auxquels est confrontée la sécurité alimentaire mondiale.

La FAO invite instamment tous les donateurs et les institutions financières internationales à accroître leur assistance ou à envisager de reprogrammer une partie de leur aide actuelle dans les pays touchés par la hausse des prix des aliments. On estime que les financements complémentaires requis pour réaliser dans les pays les projets et programmes destinés à faire face à la flambée des prix des aliments seraient de l’ordre de 1,7 milliard d’USD, en fonction du nombre de pays et de la portée des interventions. Ces financements peuvent fournir un appui important aux agriculteurs pauvres, y compris en ce qui concerne l'accès aux intrants et aux actifs, et permettre d’augmenter les disponibilités vivrières au cours des prochaines campagnes agricoles.

Information fournie par Igor Wajnsztok, ROF/DAK

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14.4.08

La décharge de Doumanzana à Bamako

Chaque année, environ 250 000 m3 de déchets solides sont produits à Bamako et il faut s’en débarrasser. Une partie est brûlée, une autre partie est jetée illégalement dans le fleuve, quitte à refouler le problème aux villes situées en aval. Mais que faire avec le reste? Une partie arrive à Doumanzana.
250 000 m3 déchets solides par année

La décharge de Doumanzana se situe tout au Nord, au bord de la ville, à un endroit où les blancs s’aventurent rarement ; avec une étendue de 10 ha, c’est la plus grande décharge publique de Bamako. On trouve des ordures, constituées surtout de matière plastique, à n’importe quel endroit, dans les rues et dans les jardins, dans les caniveaux, le long du fleuve, dans le fleuve. Il existe des dépôts illégaux, situés par exemple dans des terrains vagues, sur lesquels les ordures s’accumulent. Mais il existe aussi des décharges publiques, ouvertes à tout le monde.

Le service de voirie est réglementé dans la plupart des quartiers. Les communes (Bamako est divisée en 6 communes) n’ont pas de moyens, ou bien la volonté de s’en occuper manque. Mais la population s’en charge elle-même. L’approche n’est cependant pas écologique, mais économique. Ce ne sont pas des syndicats d’initiative ou des ASBL, mais des Groupements d’Intérêts Economiques (GIE), auxquels les communes ont donné la permission d’enlever les ordures.

Deux à trois fois par semaine, les GIE utilisent de petits chariots circulant d’une maison à l’autre pour enlever les ordures. Ces chariots peuvent être attelés à un âne ou, plus rarement, à un tracteur, mais la plupart du temps ils sont tirés à la main et transportent ensuite les déchets sur les décharges officielles. Ce service coûte 1500 FCFA (2,3 EURO) par mois. C’est de cette manière qu’à peu près 50% des déchets sont enlevés.

Le Projet MLI/009 travaille principalement dans le domaine « Assainissement et Environnement » et vise la Commune 2. L’objectif est l’implication des populations dans la gestion quotidienne de leur environnement. Grâce au renforcement de la société civile, en collaboration avec la commune, la population doit s’occuper elle-même de l’assainissement de son cadre de vie et s’en sentir responsable. Même si le projet est réalisé principalement dans la Commune 2, deux de ses activités sont programmées sur le lieu de la décharge. L’activité actuelle, financée par le projet, consiste dans un « Projet de valorisation des déchets solides par la récupération » ; elle est planifiée et réalisée par la coordination des GIE de la Commune 1. Assistant technique junior, je suis chargé de faire le suivi de cette activité.

Tienta, le chauffeur, m’y conduit avec la voiture du projet. A cause du trafic plutôt chaotique, notre trajet dure presque une heure ; nous traversons des quartiers très pauvres, faits de cabanes en argile comme un village en pleine ville. Au dehors, il fait 40 degrés et dans la voiture, il fait bien frais à cause de la climatisation. Je regarde les enfants qui courent dans les ruelles et eux me regardent à leur tour, en se demandant ce que ce toubabou peut bien vouloir faire dans leur quartier. Personne ne vient mendier parce qu’ici les touristes ne s’aventurent jamais et que ces enfants n’ont pas l’habitude de demander des „cadeaux“ ou un « bici ». Comme les fenêtres de la voiture sont fermées, je ne peux pas sentir la décharge, mais je la vois de loin, annoncée par une fumée blanche et noirâtre : La décharge est en train de brûler.

La décharge brûle souvent

Beaucoup plus de cent personnes travaillent sur le site, dans le but de récupérer des objets. La plupart d’entre eux sont des femmes et des enfants,


de même qu’un fermier avec son troupeau de vaches en train de chercher sa nourriture.

Scène « idyllique ». Un Peul avec son chapeau traditionnel et ses vaches.

On ramasse tout ce qui peut être utilisé ou vendu : tissus, bouteilles, sacs à dos, déchets électriques, boîtes, pièces métalliques et tant d’autres. Cependant, les produits « valables » n’arrivent généralement pas à la décharge, mais sont déjà sélectionnés, manipulés et vendus avant.
Objets récupérés


Des poupées blanches pour des petites filles noires

Voilà pourquoi le plus grand pourcentage de déchets est constitué par de la matière plastique, matière ne pouvant pas être transformée directement. C’est ce produit qui est surtout ramassé, principalement sous forme de sacs d’emballage, parce que des usines l’achètent et le refondent pour en faire des seaux.

Le site se trouve dans une carrière désaffectée ayant servi à l’extraction de sable et de pierres. A une certaine époque, la production s’arrêta, le site était abandonné, et la cavité se remplissait d’eau, en provenance de la nappe phréatique. Plusieurs accidents se produisirent, des gens se noyèrent, et la population fit pression sur la commune pour que celle-ci s’en occupe. Mais que faire ? On développa un plan « superbe » : D’un côté, nous disposons d’une cavité volumineuse et potentiellement dangereuse, située à proximité d’un quartier d’habitation, d’un autre côté, nous avons une énorme quantité de déchets dont ne savons que faire. Pourquoi ne pas simplement remplir la cavité au moyen des déchets, résolvant ainsi les deux problèmes en même temps ?
On n’était pas dans les années cinquante ni soixante, mais en 1999.

On a trouvé aussi un bailleur pour financer le projet. Une importante ONG européenne l’a soutenu financièrement. Les déchets devaient être déposés au fond ; on voulait mettre une couche de déchets, qui devait être comprimée, ensuite une couche de latérite, à comprimer également, etc. Le site devait être fermé à l’aide de fils de fer. Des récipients spéciaux en béton, portant un grand panneau avec le nom de l’ONG, furent construits pour y faire du compostage. En 2002, on a fêté officiellement l’ouverture de la décharge.

La pancarte de la Commune avant l’ouverture officielle est encore sur le site

Mais, on ne sait pas pourquoi, le projet ne fonctionnait pas comme prévu. Le fil de fer avait disparu au bout d’un court laps de temps, personne ne sachant qui était le voleur. Les déchets amenés à la décharge n’étaient pas poussés au fond du trou à l’aide d’un bulldozer, mais restaient à l’entrée du site. On ne les comprimait pas, on laissait de côté les couches de thérite, et le compostage fut rapidement abandonné.

En 2005, ce fut le tour du deuxième bailleur ; il s’agissait d’une ONG américaine. Celle-ci construisit un mur d’enceinte que personne ne pouvait voler, et des toilettes pour les gens qui récupéraient des objets sur le site. D’autre part, elle finançait du matériel pour améliorer le transport des déchets. Ce deuxième projet fonctionnait mieux. Le mur existe toujours et les véhicules, portant le nom de l’ONG américaine, circulent encore sur la décharge.

Mais d’autres problèmes restent à résoudre. L’entretien par les bulldozers est très cher, le site n’est pas correctement géré, tout le monde amène ce qu’il veut et à l’heure qui lui convient et les déchets s’accumulent à l’entrée de la décharge.

Les ordures se tassant à l’entrée, le mur de l’enceinte va bientôt s’écrouler

Au fond de la cavité, il y a toujours de l’eau et il y a toujours des gens qui se noient. Il y a cependant une évolution en ce qui concerne l’eau elle-même : elle n’est plus une substance ennuyante inodore et incolore, mais elle a maintenant une belle couleur noire brillante et une odeur intéressante. Les habitants du quartier environnant feraient cependant mieux de ne pas boire l’eau des puits aux alentours.

La nappe phréatique envahissant l’ancienne carrière a connu un développement remarquable

En août 2006, la commune a transféré la gestion du site à la coordination des GIE. En principe, ce transfert correspond tout à fait à l’esprit du « private-public partnership » prôné par la Banque Mondiale, mais, en réalité, une commune complètement dépassée a transféré la gestion à un groupement lui-même dépassé et n’ayant pas les moyens de réaliser ce travail de manière correcte. La privatisation et le transfert des responsabilités publiques semblent toujours décrits de manière plus positive dans les rapports de la Banque mondiale?

Le projet MLI/009 ne peut pas changer beaucoup à la situation. Cependant, l’idée de base du projet, qui consiste dans le renforcement de la société civile, est également présente dans les activités réalisées sur la décharge. Les récupérateurs travaillant sur la décharge devront s’organiser pour fonder une association. Jusqu’ici, ils vendaient individuellement la matière plastique récupérée aux usines. Cependant, celles-ci cherchent à abaisser le prix, ou bien, refusent une grande partie du plastique qui leur est proposé. Les individus peuvent seulement s’appuyer sur eux-mêmes et n’ont aucune chance de s’imposer.

La matière plastique pourra être stocké et triée sur la décharge elle-même ; les travailleurs seront protégés contre le soleil par une espèce de hangar construit sur le site. Les membres pourront vendre la matière plastique à l’association, à un prix fixe garanti, et l’association pourra la revendre en gros aux usines. De cette manière, la position de base pour la négociation du prix et la discussion des conditions est bien meilleure. En même temps, les récupérateurs reçoivent une formation concernant les risques pour la santé liés à leur occupation et on leur distribue des gants et un masque respiratoire.

Quel avenir attendra les récupérateurs travaillant sur la décharge, quand le projet sera achevé, les comptes clôturés, les véhicules vendus, les rapports terminés, et lorsque le dernier évaluateur sera parti? Est-ce que l’Association des récupérateurs existera encore au bout de 3 ans ou est-ce que le panneau du projet se couvrira de rouille sur la décharge, pareillement aux panneaux de la commune et des deux autres bailleurs internationaux ? Il faut espérer que du moins la situation des récupérateurs se sera un peu améliorée.

Entre-temps, le district de Bamako est de plus en plus d’avis que la mise en place de la décharge sur ce site n’était pas une très bonne idée. Une grande décharge, avec protection intégrée pour la nappe phréatique, est programmée à 35 Km de Bamako, mais sa réalisation n’en est pas pour demain. Il existe également des initiatives pour résoudre le problème à la racine, c’est-à-dire pour mettre en place des actions concrètes de sensibilisation des gens, afin qu’ils produisent moins de déchets et utilisent surtout moins de matière plastique. Mais l’éducation à l’environnement est un domaine assez difficile ; l’exemple du Luxembourg est instructif à ce sujet.

Charel Schiltz
Assistant Technique Junior
MLI/009
Mars 2008

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9.4.08

China moves into laid-back Laos

China moves into laid-back Laos by Nga Pham BBC News, Vientiane

A fast-growing Chinese presence is one of the most striking features in Laos these days.

Beijing has been pouring billions of dollars in investment and development aid into the landlocked country, once consigned to the backyard of the S
oviet bloc.

Yet it seems China has to do more to win the hearts of the Lao people.


Zeng Xue Dong is so busy he has not got a spare moment to miss his family. The 21-year-old moved from his native Sichuan province to Vientiane just four months ago, yet his business is thriving.

Mr Zeng manages a shop that specialises in cheap China-made mobile phones and Lao Telecom Sim cards.

"I live here by myself, my parents remain in Sichuan," he said. "But life is good and I feel pretty much at home in Vientiane."

His words are echoed by Sun Lei, chairman of the Laos-China Business Association. Mr Sun, owner of the Mekong Hotel and Apartments on Luang Prabang Road in central Vientiane, came to Laos 15 years ago.

He now considers Vientiane his second home.

"Alread
y in 1993, I could see great opportunities as Laos was developing fast. Doing business here is easy," said the native of Liaoning province in northeast China.

The Laos-China Business Association now has more than 100 members, mostly Chinese companies, and the number is growing.


Mr Sun's daughter is studying at Beijing University, and he intends to travel extensively between Laos and China.

"Nowadays, it's easy to move around," he said.


New development projects, such as the highway running from Yunnan province in China to Thailand via Laos, have certainly helped.

But stronger political and economic ties between the two countries are the
main reason behind the influx of Chinese people and money into Laos.

Historic links


Talking to the BBC, Yunnan governor Qin Guangrong insisted that China and Laos were "not only neighbours, but also friends, and it's only natural that the two sides would work together to promote a good economic relationship".


In the last few years, the number of Chinese living and working in Laos has been rising steadily. Official statistics say at least 30,000 live there, but in reality the figure could be 10 times greater. Not only is the Chinese presence highly visible in the northern border areas, but in the capital as well.

T
hey (the government) say don't worry but they give away business permissions and visa like sweets.

Xaisomboun Soukhummalay, Vientiane resident In Vientiane's downtown Samsenthai quarter, streets are adorned with red lanterns and the smell of Chinese cooking adds to the dusty heat of the dry season.

At the Lao-Chinese market off Asean Street and the newly opened San Jiang trade centre, shops are packed to the ceiling with Chinese goods, from fake flowers to electric massage chairs.


Even the Vietnamese hawkers, once a regular sight on Vientiane streets, have now been replaced with Chinese vend
ors.

Laos has traditionally had strong links to Vietnam. During the French colonial period, the country was run by Vietnamese civil servants and when Laos became communist after the Vietnam War, its politics and economy tilted towards Hanoi and the Soviet bloc.
But the Chinese are set to regain their foothold in this sleepy regional back-water.

Since 2000 China has been pouring aid and investment into Laos. Chinese companies are involved in almost all areas of the country's economy, from hydropower to mining, agriculture and hospitality.


Local fears However, the recent influx of Chinese has caused great controversy in Laos.

Thousands of Chinese labourers have been brought in by the Ch
ina Yunnan Construction Engineering Group Corporation to build a $80m stadium in Xaythany district in Vientiane's outskirts.

The new stadium, to be ready before Lao hosts the next South East Asia Games in 2009, is being financed by the China Development Bank.


In exchange, the Lao government awarded a concession to a Chinese company to develop a 1,600-hectare marshland area in the north-west of the city into a special residential and economic zone.


The That Luang Township is rumoured to be the future home of thousands of Chinese families when completed, making it another Chinatown in the Lao capital.


The government in Vientiane has since denied it, saying the property would be open to Lao nationals as well as foreigners and there is no preference to Chinese citizens.


It has also denied that thousands more Chinese workers will be brought in to develop the marshland. Vice Minister of Foreign Affairs Thongloun Sisoulith said Laos lacked skilled labour, so "foreign workers, not only Chinese, will be invited to participate in this development projects".

"Economic migration is unavoidable in this modern time and it happens anywhere," said Mr Thongloun, adding that the Lao government is confident it can control and manage the influx of foreigners.


But some Laotians remain sceptical, even resentful.


Duangtavan Saichandi, a 24-year-old shopkeeper, said most of people were cautious about the presence of so many Chinese people in Laos.


"But the Lao people are too laid-back. We just say: 'Oh, OK then'," he said.
Another Vientiane resident, Xaisomboun Soukhummalay, was more direct.

"[The government] say don't worry but they give away business permissions and visas like sweets. People just flock in, and we Lao people do worry," he said.

"Our population is six-and-a-half million. Their one Yunnan province is seven times that!"

Story from BBC NEWS

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