30.4.08

Témoignage de Laurence Klein

«La Coopération luxembourgeoise n’a pas seulement posé un grain de sable, elle a construit tout un mur », comme disent les gens d’ici.

Une histoire réelle du Nicaragua, mars 2008
Projet NIC/020 – Appui Intégré aux SILAIS de Masaya, Carazo et Rivas, 2e Phase

Comme par hasard, j’ai choisi le moment le plus opportun pour aller rendre visite au poste de santé de La Pita, à 30 kilomètres de distance du centre de santé de Santa Teresa, siège municipal et ville la plus proche, dans le département de Carazo.
Assis sur des chaises en plastique sous le toit en paille qui donne quelque protection contre le soleil impitoyable de l’été nicaraguayen, j’aperçois les élèves de l’école primaire du village en train d’écouter un discours de la directrice du centre de santé sur les problèmes que peut provoquer la consommation de l’eau non potable dans la zone. Au milieu des élèves, instituteurs et personnel de santé, j’observe les patients, bébés sur les genoux, qui attendent leur tour pour être examinés par le Dr. Wilford Quintanilla ou l’infirmière Maybel Gonzalez.

Salle d'attente du poste de santé La Pita

Patients

Maybel me raconte que le poste de santé doit répondre aux besoins d’une population de 1,200 habitants, qui viennent de cinq différents villages éloignés des alentours de La Pita. La majorité des gens arrivent sur des bestiaux – mules, chevaux - au poste de santé. Ceux qui n’ont pas ce privilège viennent à pied. Elle m’explique que quelques patients doivent marcher jusqu'à trois heures pour arriver à La Pita, mais, comme ils m’en font le commentaire, « cela vaut bien la peine puisqu’on nous attend bras ouverts et qu’on nous donne une attention médicale humaine de qualité, ce qui n’est pas le cas dans d’autres postes de santé».

Maybel commente qu’une bonne partie des gens viennent à la consultation avec des problèmes rénaux et dermatologiques provoqués par la contamination de l’eau des rivières et puits. Pour résoudre ce genre de problèmes, le Dr. Quintanilla et sa collègue travaillent avec les dirigeants communautaires et les brigadistes de santé, parce que ce sont eux qui peuvent le mieux détecter les maladies existant dans leur voisinage. Maybel me confirme que les brigadistes sont les «piliers fondamentaux» du système de santé communautaire « parce qu’ils nous avisent quand il y a des problèmes médicaux et réfèrent les patients au poste de santé ». Grâce au financement du projet de Luxembourg les brigadistes ont reçu des cours en matière de prévention et traitement de maladies et blessures. Des sacs à dos et le matériel nécessaire pour effectuer leur travail dans les villages leur ont été distribués. « On programme deux à trois sorties intégrales par mois, pendant lesquelles nous donnons l’attention médicale aux gens, nous visitons les écoles, nous organisons des discours éducatifs et nous vaccinons des enfants, tout en coordination avec les brigadistes ».

Le Dr. Quintanilla montre comment désinfecter l'eau

Les brigadistes communautaires

En effet, tout en causant avec les patients, les brigadistes et l’équipe médicale du poste de santé, je me rends compte quel impact a tenu l’intervention de la Coopération luxembourgeoise dans la région la plus pauvre de Carazo. « Avant, la consultation se faisait dans une petite maison. On n’avait pas d’accès à l’eau parce qu’il n’existait pas de pile, ni de citerne. En plus, on n’avait pas d’électricité ». Maybel révèle : « Quand on devait assister à un accouchement pendant la nuit, on utilisait une bougie et assister un accouchement avec une bougie ou avec une lampe de poche sous le bras, c’est un peu compliqué. Il n’y avait pas de chaises où les gens pouvaient s’asseoir et il n’y avait pas suffisamment de place pour recevoir les patients.

Même si on voulait donner une attention de qualité, cela était très difficile et on travaillait avec le peu qu’on avait. (…) Le projet de la Coopération luxembourgeoise a répondu aux véritables nécessités du terrain : il a donné une moto qui facilite le travail de terrain, on a remodelé toute l’infrastructure existante, on a construit deux espaces nouveaux et on a installé une pompe à eau dans le puits pour que l’eau puisse monter à la citerne, puis aux lavabos et aux toilettes. Mais le plus important pour nous c’est qu’on nous a donné des panneaux solaires pour produire de l’électricité auto suffisante».


Panneaux solaires, citerne et puits
Consultation
Pendant les travaux
Travaux achevés

Et, fidèle au principe de l’aide au développement durable, le projet NIC/020 a mis en œuvre un atelier mobile , une initiative qui encourage la contrepartie du Ministère de la Santé à garantir la maintenance des équipements donnés, ainsi que de l’infrastructure.
Cet exemple précis de la réalité du terrain d’un projet de la Coopération luxembourgeoise démontre la coordination étroite qui peut exister entre des partenaires bilatéraux. Le projet NIC/020, est directement lié à la nouvelle politique de santé du Nicaragua et son but est d’appuyer, en manière technique et financière, les objectifs du Modèle d’Attention Intégrale en Santé mis en œuvre par le Ministère de la Santé. A plusieurs occasions, la contrepartie du projet NIC/020 a affirmé que « les luxembourgeois jouent la même mélodie que le Ministère de la Santé », qu’ils ne viennent pas imposer un projet, sinon qu’ils le construisent et le réalisent ensemble avec le personnel de santé. « Chaque fois que je frappe à la porte du projet NIC/020, cette porte s’ouvre et là on me résout mon problème », c’est ça le feeling général qu’on retrouve dans les trois départements de Masaya, Carazo et Rivas et cela prouve qu’on est sur le bon chemin de vraiment faire la différence dans un pays en voie de développement. Pour conclure cette petite anecdote, je citerai le Dr. Quintanilla qui m’a dit: « Les gens observent que tu t’intéresses à eux et sont capables de donner leur vie pour toi. Les paysans sont des gens très humbles et sincères. S’ils te donnent une assiette de haricots rouges, ils te la donnent avec affection. Si la poule produit un œuf et toi tu es un étranger qui a donné beaucoup pour eux, cet œuf est pour toi, ils te le donnent avec affection ».


(2) Atelier mobile: véhicule tout terrain, chargé d’outils et matériels divers pour assurer l’entretien des infrastructures, équipements et moyens de transport. Trois agents formés techniquement par le Projet en sont responsables.

Témoignage de Laurence Klein, stagiaire

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1 Commentaires:

Anonymous Anonymous a dit...

Good post.

6:23 PM

 

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