18.4.08

Initiative de la FAO

Initiative de la FAO concernant la flambée des prix des aliments - Note d’information

De nouveaux défis apparaissent dans le domaine de la sécurité alimentaire mondiale. Le monde connaît actuellement une hausse spectaculaire des prix des produits alimentaires, en valeur nominale comme en valeur réelle. Les cours internationaux de toutes les principales denrées alimentaires ont atteint, au cours du premier trimestre de 2008, leur niveau le plus élevé sur près de 30 ans. Selon les projections, les prix des aliments devraient rester élevés au cours des prochaines années.

La hausse des prix des aliments provoque des troubles sociaux dans le monde en développement et amène les gouvernements des pays exportateurs et importateurs à prendre un certain nombre de mesures à court terme qui risquent d’aggraver encore l’instabilité sur les marchés mondiaux. À court terme, les acheteurs nets d'aliments, dans les villes comme dans les campagnes, s'enliseront probablement un peu plus dans la pauvreté.


Les pays les plus fortement touchés par la forte hausse des prix des aliments sont les pays à faible revenu et à déficit vivrier (PFRDV). Ces pays sont particulièrement vulnérables dans la mesure où ils sont des importateurs nets de denrées alimentaires (et également des importateurs nets de produits tirés du pétrole), et la flambée récente des prix sur les marchés internationaux des denrées alimentaires aura probablement accru leur vulnérabilité.


Le système des Nations Unies devra établir une distinction entre les mesures immédiates destinées à faire face aux crises et les interventions à moyen et à long termes visant à promouvoir la croissance durable de l’agriculture. Les mesures prises doivent être cohérentes et se renforcer mutuellement. Elles doivent se concentrer sur la situation spécifique des différents pays et sur les besoins des parties prenantes en protégeant les ménages les plus vulnérables, à la fois dans les villes et les campagnes, et en stimulant la production locale. Il s’agira d’encourager les investissements dans les infrastructures rurales et dans les services de recherche-développement et de vulgarisation et de faciliter l’accès au marché. Il faudra veiller à ce que les signaux du marché parviennent bien aux producteurs d’aliments afin de déclencher rapidement une réponse appropriée du côté de l’offre et accroître ainsi la production et la disponibilité d’aliments. Nous devons saisir cette occasion importante pour relancer l’agriculture, notamment dans les PFRDV. En outre, les gouvernements doivent passer en revue leurs politiques afin d’éliminer les effets de distorsion sur les marchés et de créer un environnement porteur.


Dans le cadre de l’Initiative sur la flambée des prix des aliments, lancée par le Directeur général le 17 décembre 2007, la FAO fournit aux pays les plus fortement touchés une assistance technique et un appui aux politiques afin d’accroître les disponibilités vivrières locales au cours des prochaines campagnes agricoles et d’éviter ainsi des crises. La FAO a déjà alloué 17 millions d’USD à cette initiative et prend actuellement les mesures suivantes:


• Aide aux agriculteurs vulnérables n’ayant pas un accès suffisant aux intrants pour accroître la production locale. Des activités ont débuté au Burkina Faso, en Mauritanie, au Mozambique et au Sénégal (fonds du PCT) et elles seront bientôt élargies à d’autres pays.
• Renforcement de la capacité de la FAO à aider les gouvernements à préparer des programmes et stratégies appropriés afin d’améliorer la production et la productivité agricoles, dans le cadre de processus et partenariats de développement national actuellement en cours.
• Élargissement du système d’information sur les marchés des produits alimentaires afin de suivre l’évolution des marchés et d’analyser et diffuser des informations sur les marchés. Le système sera établi sur la base des travaux déjà réalisés par la FAO (notamment par les Divisions EST, ESA et TCA) et s’articulera selon deux grands axes: 1) coordonner et intégrer les informations disponibles à la FAO dans les institutions partenaires et dans les pays membres; et 2) suivre et analyser les politiques nationales affectant le développement agricole, les marchés et la sécurité alimentaire.

Dans les pays touchés par les catastrophes et les conflits, la flambée des prix des produits alimentaires ne fait qu’accroître le nombre de personnes vulnérables et la gravité de l’insécurité alimentaire. Dans certains de ces pays, il est possible d’ajuster les opérations de secours d’urgence et de redressement actuellement menées par la FAO, à condition que des financements complémentaires soient disponibles.

La FAO, par l’intermédiaire de ses bureaux dans les pays, encourage la création de comités nationaux pour faire face à la flambée des prix des aliments, principalement dans les pays les plus fortement touchés par la crise alimentaire. Ces comités, qui seraient ouverts aux services gouvernementaux pertinents, aux partenaires de développement, au secteur privé et aux organisations de la société civile, constitueraient une instance capable d’aider les gouvernements à formuler et appliquer des programmes et à ajuster les politiques. Pour appuyer les travaux et les débats de ces comités, la FAO prépare un « guide sur la flambée des prix des aliments pour une action au niveau national » qui passe en revue les divers instruments qui pourraient être utilisés, leurs effets probables et les conditions dans lesquelles ils ont le plus de chance de produire les résultats voulus. Des fonctionnaires des bureaux régionaux et sous-régionaux de la FAO, ainsi que du Siège, seront détachés, si nécessaire, pour faciliter le travail des comités nationaux, y contribuer et identifier l’appui qui pourrait être fourni par la FAO et d’autres partenaires de développement afin d’en assurer le suivi.

L’initiative sur la flambée des prix des aliments vise à accroître les disponibilités vivrières sur les marchés nationaux au cours des prochaines campagnes, par des mesures visant d’un côté à stimuler la production locale et de l’autre, à améliorer l’accès aux aliments des ménages pauvres et vulnérables. La FAO a conjugué ses efforts avec les gouvernements, la Banque mondiale, le FIDA, le PAM, les banques de développement régionales et les fondations privées et propose d’intégrer ces nouveaux projets et ces nouvelles interventions destinés à faire face à la flambée des prix des aliments dans des institutions et programmes régionaux comme le Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine du NEPAD (PDDAA) en Afrique et d'autres entités analogues en Amérique latine et en Asie.

C’est également dans ce contexte que la FAO convoque une sommet sur le thème « La sécurité alimentaire mondiale: les défis du changement climatique et des biodiversités » qui se tiendra du 3 au 5 juin 2008 à son Siège, à Rome. À l’occasion de ce sommet, les dirigeants mondiaux et la communauté internationale devraient pouvoir adopter les politiques, stratégies et programmes nécessaires pour relever les nouveaux défis auxquels est confrontée la sécurité alimentaire mondiale.

La FAO invite instamment tous les donateurs et les institutions financières internationales à accroître leur assistance ou à envisager de reprogrammer une partie de leur aide actuelle dans les pays touchés par la hausse des prix des aliments. On estime que les financements complémentaires requis pour réaliser dans les pays les projets et programmes destinés à faire face à la flambée des prix des aliments seraient de l’ordre de 1,7 milliard d’USD, en fonction du nombre de pays et de la portée des interventions. Ces financements peuvent fournir un appui important aux agriculteurs pauvres, y compris en ce qui concerne l'accès aux intrants et aux actifs, et permettre d’augmenter les disponibilités vivrières au cours des prochaines campagnes agricoles.

Information fournie par Igor Wajnsztok, ROF/DAK

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