Apprendre une nouvelle façon de vivre

Il nous faut apprendre une nouvelle façon de vivre

Maintenant, il nous faut apprendre une nouvelle façon de vivre, enracinée dans la tendresse et le partage. Pour nous déshabituer de l’ancienne, pour rompre avec nos vieux réflexes d’accumulation, et briser les peurs qui nous rendent violents, nous devons oser le voyage vers une vie plus simple où le seul confort sera la tendresse et l’unique langage, l’intelligence des sentiments. Dépossédés du superflu, nous pourrons vivre ensemble sans nous posséder.

Alors, au cœur de cette simplicité choisie, jaillira une nouvelle prospérité, comme une source d’eau claire au milieu du désert. Fini le règne du gadget et du gaspillage, les ventres vides ne côtoieront plus les crises de foie ; cette abondance-là sera le fruit de nos efforts, de nos échanges et de no dons ; le fruit du partage et de la convivialité ; chacun ne consommera plus que ce dont il a besoin pour vivre dignement, et seulement après avoir vérifié que chacun puisse en faire autant.

L’espérance ne sera plus le calmant de l’amertume, mais le sang des peuples, le souffle de nos vies. Ce sera pour nous un nouveau départ, une nouvelle vie. Libre de tout asservissement, nous n’aurons plus besoin de dominer pour avoir le sentiment d’exister ; le sexisme, le classisme, l’impérialisme, le racisme… déserteront le théâtre de notre quotidien.

Alors paisiblement, germera une nouvelle façon de vivre ensemble, dans le respect de tous et de la nature qui nous accueille. De nouvelles relations entre les peuples et les individus s’affirmeront ; plus de guerres, d’état d’urgence, de répression ; les armes en tout genre et les portes blindées vieilliront à la casse ; pratiquer la justice deviendra aussi naturel que marcher ou courir ; la fidélité aux êtres comme aux choses, aux sentiments comme aux idéaux, sera la sève du monde nouveau qui s’éveille sous les feuilles mortes des égoïsmes.

Chaque matin à l’aurore, la brume engourdie dessinera dans le ciel, deux anneaux enlacés, pour nous rappeler que nos sorts sont liés… pour le meilleur.


« Transcription» (libre réécriture) du chapitre 2,16-25 du livre du prophète Osée

Jean-Pierre Cavalié – Janvier 2006