27.6.13

Autosuffisance alimentaire : L’Uemoa veut booster la production rizicole


La commission de l’Union économique et monétaire de l’Afrique de l’ouest (Uemoa) organise depuis hier à Dakar un atelier sur la production rizicole. L’objectif est d’échanger avec les acteurs de la filière en vue de susciter leur implication dans la production et la commercialisation du riz local.  

Pour faire face aux crises alimentaires récurrentes qui secouent la zone de l’Uemoa, notamment dans sa partie sahélienne, importateurs et producteurs de riz échangent sur les voies et moyens d’atteindre l’autosuffisance en riz. Un atelier de concertation s’est ouvert hier, à Dakar, à l’initiative de l’Uemoa. Selon Ibrahima Diémé, Commissaire chargé du département de la sécurité alimentaire, de l’agriculture, des mines et de l’environnement de l’Uemoa, le but est de contribuer de manière durable à la satisfaction des besoins alimentaires de la population, au développement économique et social des Etats membres et à la réduction de la pauvreté. Il estime que la filière riz demeure un des secteurs de priorité pour atteindre cet objectif. 

Citant des données du Comité inter-Etats de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), M. Diémé a révélé que la production de riz de l’union au cours de la dernière campagne agricole 2012-2013 est estimée à 4 millions de tonnes provenant essentiellement du Mali pour un peu plus de 1, 9 millions de tonnes, de la Côte d’Ivoire avec 730 548 tonnes et du Sénégal avec une production de  627 516 tonnes. A en croire M. Diémé, depuis 2010, près de 40%, soit 2,75 millions de tonnes du riz consommés en Afrique de l’ouest sont importés par trois pays : le Niger, le Sénégal et la Côte d’Ivoire. 

« Pour 2020, les prévisions font état de l’importation de 6 à 10 millions de tonnes de riz, alors que la région dispose d’importantes potentialités de production », soutien M. Diémé. Selon lui, en raison de ces données, le riz est devenu le « point critique » de la sécurité alimentaire de la sous région et son importation crée un déséquilibre de la balance des paiements des Etats de l’Union alors que sa disponibilité n’est pas garantie pour les années à venir. De l’avis du Commissaire de l’Uemoa, en charge des questions  de sécurité alimentaire, le riz est devenu une production qui valorise les ressources locales et leurs potentialités naturelles. Il estime que sa production concours, de façon efficace à la réalisation des objectifs de la politique agricole de l’Uemoa et la réalisation de la sécurité alimentaire.

Samba Kane, coordonnateur du pnar : «Le Sénégal ne produit que 20 % de sa consommation en riz »

Selon Samba Kanté, représentant du ministre de l’Agriculture, par ailleurs coordonnateur du Programme national d’autosuffisance en riz (Pnar), le Sénégal ne produit que 20% de sa consommation. « Ce qui signifie que nous importons plus de 800 000 tonnes par année, équivalent à environ 150 à 200 milliards de francs Cfa, par an. Cela, de l’avis de M. Kanté, par ailleurs ancien directeur de l’agriculture, entraîne un effet négatif sur la balance commerciale. Selon lui, cette réalité explique l’initiative prise par notre gouvernement de mettre l’accent sur l’intensification de la production rizicole. « Nous travaillons dans le cadre de la collection africaine pour le développement de la riziculture avec l’appui de la coopération japonaise. Le but, d’ici à 2018, est de doubler la production en riz des pays de l’Uemoa », a-t-il souligné. A en croire ce dernier, le Sénégal s’est fixé l’objectif de ne plus importer un kilogramme de riz en 2018 et d’arriver à produire 1,6 millions de tonnes par an. Deux types de rizicultures notamment pluvial et irrigué seront développés pour réaliser ces objectifs. 

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