« San reste un projet mythique »
Dans le cadre du premier Programme indicatif de coopération, signé entre le Mali et le Grand-Duché en 2003, Lux-Development, agence luxembourgeoise pour la coopération au développement, a été mandatée par le gouvernement luxembourgeois pour la formulation et l'exécution du projet bilatéral pour l'aménagement de la plaine de San Ouest (projet MLI/004). Objectif: l'augmentation de la production agricole irriguée et des revenus des producteurs.
■ Vendredi 20 mars 2009: la plaine de San retient son souffle. Et pour cause: si le test fonctionne, à compter de ce jour, les cinq pompes qui puisent leur eau dans la rivière Bani et chargées d'irriguer les 2.000 hectares de parcelles aménagées de la plaine seront alimentées par l'Electricité du Mali.
Le test est probant: c'en est fini du gasoil. Trop cher. L'alimentation électrique de la station de pompage va désormais garantir une répartition égalitaire du débit dans le réseau d'adduction d'eau, entraînant un rendement plus égalitaire dans les parcelles ainsi qu'un meilleur respect du calendrier agricole.
Pour Lux-Development et l'Association des riziculteurs de la plaine de San Ouest (ARPASO), il s'agit-là d'une belle victoire. Depuis 2004, année de lancement du projet bilatéral d'aménagement de la plaine, un long chemin a été parcouru. Avec une contribution luxembourgeoise de 6.300.000 euros, le projet a aménagé 829 hectares de plaine rizicole en maîtrise totale de l'eau, en a réhabilité 775 et amélioré le réseau de circulation des eaux. Ce budget a également permis, outre la consolidation des capacités des services techniques décentralisés du ministère de l'Agriculture malien, un appui au développement des capacités et de l'équipement du partenaire ARPASO. En découle le renforcement des capacités des producteurs, à travers des cours d'alphabétisation et de gestion.
Souveraineté alimentaire
L'ARPASO est l'interlocuteur direct des producteurs, qui lui versent la redevance pour l'eau, l'engrais et la cotisation annuelle de location (1.400 FCFA par hectare et par an, soit 2,13 euros). Un système de microcrédit leur facilite considérablement la tâche.
Alors que dans les années 1970, 40 hectares permettaient de cultiver 40 tonnes de riz «paddy» (non décortiqué) par an, l'exploitation d'une même surface avoisine une production de 240 tonnes! Mais si la ville de San se trouve aujourd'hui en autosuffisance alimentaire, on retiendra de cette abondance qu'elle lui permet d'exporter, fait rare en Afrique en matière de produits agricoles! Le président de l'ARPASO, le très respecté Allaye Daou, s'enthousiasme : «La donne a changé. Grâce à un travail en étroite collaboration avec Lux-development depuis 2004, nous sommes parvenus à combattre la faim à San».
Dans le cercle, on a donc atteint le premier Objectif du Millénaire pour le Développement, (réduire l'extrême pauvreté et la faim d'ici à 2015). Le nonagénaire ajoute avec fierté: «Et ce n'est pas tout! La production permet aujourd'hui également la prise en charge sanitaire et éducative des enfants».
Toutefois, pour Michel Cadalen, conseiller technique principal du projet, «il existe encore de gros besoins au niveau du Cercle : beaucoup de producteurs n'ont pas de parcelle dans la plaine. Mais San reste un projet mythique.»
■ M.-A.R.
Article paru dans le journal "La Voix" du lundi 8 juin 2009
■ Vendredi 20 mars 2009: la plaine de San retient son souffle. Et pour cause: si le test fonctionne, à compter de ce jour, les cinq pompes qui puisent leur eau dans la rivière Bani et chargées d'irriguer les 2.000 hectares de parcelles aménagées de la plaine seront alimentées par l'Electricité du Mali.
Le test est probant: c'en est fini du gasoil. Trop cher. L'alimentation électrique de la station de pompage va désormais garantir une répartition égalitaire du débit dans le réseau d'adduction d'eau, entraînant un rendement plus égalitaire dans les parcelles ainsi qu'un meilleur respect du calendrier agricole.
Pour Lux-Development et l'Association des riziculteurs de la plaine de San Ouest (ARPASO), il s'agit-là d'une belle victoire. Depuis 2004, année de lancement du projet bilatéral d'aménagement de la plaine, un long chemin a été parcouru. Avec une contribution luxembourgeoise de 6.300.000 euros, le projet a aménagé 829 hectares de plaine rizicole en maîtrise totale de l'eau, en a réhabilité 775 et amélioré le réseau de circulation des eaux. Ce budget a également permis, outre la consolidation des capacités des services techniques décentralisés du ministère de l'Agriculture malien, un appui au développement des capacités et de l'équipement du partenaire ARPASO. En découle le renforcement des capacités des producteurs, à travers des cours d'alphabétisation et de gestion.
Souveraineté alimentaire
L'ARPASO est l'interlocuteur direct des producteurs, qui lui versent la redevance pour l'eau, l'engrais et la cotisation annuelle de location (1.400 FCFA par hectare et par an, soit 2,13 euros). Un système de microcrédit leur facilite considérablement la tâche.
Alors que dans les années 1970, 40 hectares permettaient de cultiver 40 tonnes de riz «paddy» (non décortiqué) par an, l'exploitation d'une même surface avoisine une production de 240 tonnes! Mais si la ville de San se trouve aujourd'hui en autosuffisance alimentaire, on retiendra de cette abondance qu'elle lui permet d'exporter, fait rare en Afrique en matière de produits agricoles! Le président de l'ARPASO, le très respecté Allaye Daou, s'enthousiasme : «La donne a changé. Grâce à un travail en étroite collaboration avec Lux-development depuis 2004, nous sommes parvenus à combattre la faim à San».
Dans le cercle, on a donc atteint le premier Objectif du Millénaire pour le Développement, (réduire l'extrême pauvreté et la faim d'ici à 2015). Le nonagénaire ajoute avec fierté: «Et ce n'est pas tout! La production permet aujourd'hui également la prise en charge sanitaire et éducative des enfants».
Toutefois, pour Michel Cadalen, conseiller technique principal du projet, «il existe encore de gros besoins au niveau du Cercle : beaucoup de producteurs n'ont pas de parcelle dans la plaine. Mais San reste un projet mythique.»
■ M.-A.R.
Article paru dans le journal "La Voix" du lundi 8 juin 2009
Labels: Mali
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