29.1.13

Comment le Cap-Vert est venu à bout de la malnutrition


Grâce à des actions d'envergure, le Cap-Vert est devenu, pour ses voisins de l'Afrique de l'Ouest, un exemple en matière de santé et de lutte contre la malnutrition.

Sur une mappemonde, on distingue à peine les îles du Cap-Vert. Ce sont de petites tâches brunes perdues dans l'immensité bleu de l'océan Atlantique. Une configuration parfaite pour ce pays plutôt discret qui essaye de se faire oublier.
Pourtant, depuis quelques années, le Cap-Vert fait l'objet de toutes les attentions. Cité en exemple par les organisations internationales, le pays fait figure de modèle pour ses voisins de l'Afrique de l'Ouest en matière de santé, notamment de lutte contre la malnutrition.
Pour exemple, de 1994 à 2009, la malnutrition chronique (souvent liée à une alimentation déséquilibrée et qui provoque des retards de croissance) est passée de 16 à 9.7%. Des chiffres bien en dessous de la moyenne des pays d'Afrique de l'Ouest où le taux de malnutrition chronique atteint les 37%.


Bonne gouvernance et volonté politique
Une situation nutritionnelle exemplaire qui semble être due en grande partie à la bonne gouvernance et à une volonté politique du gouvernement cap-verdien.  
«Malgré l'absence de ressources naturelles (80% des produits sont importés) et des famines qui ont touché le pays, le Cap-Vert a su faire de ses contraintes géographiques, des avantages. De plus, les aides au développement accordées notamment par l'Union européenne et la coopération avec le Brésil ont été utilisées de façon efficiente, cela montre aux autres pays qu'ils peuvent y arriver», explique Félicité Tchibindat, conseillère régionale en charge des question de nutrition au sein de l'UNICEF.
Afin de réduire la malnutrition à long terme, le Cap-Vert a travaillé sur les causes structurelles de celle-ci, en accordant une place de choix à l'éducation (75% des enfants sont scolarisés).  
Depuis 2010, le gouvernement cap-verdien travaille également à la mise en place d'un véritable programme national d'alimentation scolaire avec l'appui des Nations unies et de la Coopération luxembourgeoise.
Objectifs annoncés de cette action: assurer l'accès des élèves des écoles primaires à un repas diversifié et équilibré utilisant des produits locaux et améliorer leur connaissance en matière d'alimentation, de nutrition, d'hygiène et d'environnement.
Priorité à l'éducation et à la prévention
Des méthodes qui tranchent avec celles des autres pays comme le Niger, où le taux de malnutrition aiguë (liée à une situation ponctuelle de manque ou de manques répétés, période de soudure, épidémie sévère, changement dans le régime alimentaire...) s'élève à 16,7% alors que la moyenne régionale est de 10%.
Pour la conseillère nutrition, «dans ce pays, on agit surtout sur la malnutrition aiguë au lieu de mettre l'accent sur la prévention. On ne fait que colmater les brèches au lieu d'agir au niveau des causes structurelles».
Au Niger, le taux de fertilité est de 7,1 enfants par femme. Une situation d'étranglement démographique qui participe à la baisse du système de santé et  favorise l'augmentation de la malnutrition.
Si certains gouvernements peinent à mener des actions de lutte à long terme, c'est en partie parceque la malnutrition chronique ne présente pas de symptômes physiques.
«Quand ce n'est pas visible, on a l'impression que l'enfant meurt de diarrhées et non de malnutrition. On ne voit pas que l'enfant souffre de carences en vitamines», explique Shawn Baker, vice-président et directeur régional pour l'Afrique au sein de Helen-Keller Institute (HKI).
Les ministères de la Santé ouest-africains préféreraient donc investir dans la lutte contre le paludisme et contre le VIH, des maladies qu'ils connaissent mieux.  
«Les ministères de la santé n'ont pas forcément accès à beaucoup de nutritionnistes. Du coup, quand ils fixent les budgets pour la santé, les ministères ont tendance à donner pour le VIH», note Félicité Tchibindat.
Afin de sensibiliser à la nécessité d’intégrer la lutte contre la malnutrition dans les plans nationaux de développement, un émissaire de la malnutrition en Afrique de l'Ouest a été choisi par les Nations Unies.
Il s'agit d'Antonio Mascarenhas Monteiro, l'ancien président du Cap-Vert (1991 à 2001). Son rôle est de plaider auprès des gouvernements ouest-africains pour une meilleure prise en charge de la malnutrition dans les politiques de santé.
«Il faut convaincre que la malnutrition doit être au centre du développement, car souvent elle est minimisée par les pays. Néanmoins, la volonté de changement existe. Dans les deux pays où je me suis rendue en visite au Burkina Faso et au Niger, j'ai découvert une réelle sensibilité autour de la malnutrition», observe l'émissaire.
Reste cependant que chaque année, en Afrique de l'Ouest, près d'un million d'enfants de moins de cinq ans meurent de malnutrition.
Des projets au long court
Si le Cap-Vert semble réussir son combat contre la malnutrition —les taux de prévalence de la malnutrition aiguë globale se trouvent en-dessous du seuil d'urgence fixé à 15% par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS)—, il subsiste une ombre au tableau.
Dans ce pays, beaucoup de personnes souffrent d'anémie (carence nutritionnelle en fer). D'après une étude réalisée avec l'appui de l'UNICEF et publié en 2009, 52,4% des enfants de moins de cinq ans sont touchés par cette forme de malnutrition.  
Des chiffres qui ne semblent pas inquiéter le gouvernement.  
«Même si cela reste encore élevé, on essaye de garantir la fortification des aliments, la supplémentation en fer, en acide folique, en zinc et l'éducation alimentaire», rassure la ministre de la Santé cap-verdienne, Christina Fontes Lima.
Même si de ce côté des efforts restent encore faire, le taux d'anémie a diminué de 18 % par rapport à 1996.
En matière de malnutrition, le Cap-Vert pourrait servir d'exemple aux autre pays d'Afrique de l'Ouest, qui pour l'heure, peinent à entreprendre des actions durables pour lutter contre ce fléau. 
Stéphanie Plasse | slateafrique.com

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24.1.13

Ministère de l’Environnement et du Développement Durable : Travaux pratiques sur « la Déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement »

La Banque Mondiale, la Banque Africaine de Développement, l’Union Européenne et la Coopération Luxembourgeoise ont choisi d’opérationnaliser l’esprit de la déclaration de Paris sur l’efficacité de l’aide au développement. En pole position, le Ministère de l’Environnement et du Développement Durable à travers un mécanisme de cofinancement de projets dans le secteur forestier. En rappel, la déclaration de Paris adoptée en mars 2005 par les pays donneurs et partenaires repose sur l’appropriation, l’harmonisation, l’alignement, les résultats et la responsabilité mutuelle pour accroitre et renforcer ensemble l’efficacité de l’aide au développement. 

Le Burkina Faso à travers le département en charge de l’environnement est bénéficiaire du Programme d’Investissement Forestier (PIF) conçu en lien avec les fonds stratégiques du climat par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE).Le PIF se décline en deux projets à savoir le Projet de Gestion Durable Décentralisée des Forets( PGDDF) que finance la Banque Mondiale et le Projet de Gestion Participative des Forets Domaniales porté par la BAD, la Banque Africaine de Développement. A coté de ce programme PIF se monte le PASF, un Projet d’Appui au Secteur Forestier financé par la Coopération Luxembourgeoise. Soutenant cette dynamique, l’Union Européenne s’est engagée à cofinancer ce dernier projet. 

Ce regain d’intérêt pour le secteur forestier de la part des partenaires techniques et financiers tire son fondement dans l’activisme positif du Burkina en matière de lutte contre la désertification, les changements climatiques et la pauvreté à travers la valorisation et la promotion des services et produits rendus par les forets. De même, de nombreuses initiatives et expériences endogènes basées sur la valorisation des savoirs locaux existent qui permettent une gestion participative et durable des ressources naturelles. 

En recevant en audience les quatre partenaires au développement ce vendredi 18 janvier 2013, le Ministre Salif OUEDRAOGO a dit toute sa satisfaction de voir ensemble ces bailleurs traditionnels s’accorder pour fédérer et harmoniser leurs appuis au profit de son ministère .Il a suggéré que des mécanismes et des outils de management et de gestion soient conjointement trouvés pour ,d’une part assouplir les procédures en vue d’atténuer les lourdeurs ,et de favoriser une exécution efficace et efficiente des projets d’autre part. Pour ce faire il veillera à ce que les équipes qui vont piloter les projets soient animées de personnes compétentes et dévouées. 

Le tour de table des quatre partenaires a permis à chacun de réitérer son engagement et sa détermination à accompagner le ministère pour la bonne conduite du PIF et du PASF dans la dynamique de l’opérationnalisation du Programme National du Secteur Rural (PNSR), un des principaux piliers de la SCADD .Ils ont tous salué la bonne collaboration avec le département de l’environnement et du développement durable et dit toute leur disponibilité à œuvrer de concert pour imprimer avec le ministère les marques d’une croissance inclusive et verte en réponse aux changements climatiques. C’est pourquoi ils ont souhaité que le ministre diligente les arrangements institutionnels afin que les zones d’intervention des projets soient identifiées et que les équipes de coordination et de gestions voient le jour. 

La partie burkinabè et les partenaires multilatéraux se sont accordés pour entretenir la concertation régulière pour permettre une opérationnalisation adéquate des projets du PIF et du PASF. Une feuille de route devra être élaborée par le point focal PIF pour indiquer clairement la cadence des activités qui doivent se mener avant le mois d’avril 2013 qui sera consacré à une mission conjointe de pré évaluation du PIF. Cette coopération entre les partenaires (Banque Mondiale, Banque Africaine de Développement, Union Européenne et le Luxembourg) est l’une des rares expressions et expériences concrètes de l’application de la Déclaration de Paris sur l’aide au développement dans notre pays. Une démarche commune qui traduit le concept de l’ALIGNEMENT prôné par ladite déclaration et qui signifie que les donneurs font reposer l’ensemble de leur soutien sur les stratégies nationales de développement, les institutions et les procédures des pays partenaires. 

Les actions de ces donneurs sont ainsi mieux harmonisées et plus transparentes tout en permettant une plus grande efficacité collective. C’est un engagement qui vise à rechercher une gestion axée sur les résultats. 

DCPM /MEDD - http://www.lefaso.net/spip.php?article52361&rubrique216
Article du 20 janvier 2013 sur le site www.lefaso.net

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