25.4.06

Capacitacion sobre manejo de sangre

LEÓN - Personal de Salud de Occidente recibe capacitación sobre manejo de sangre, de cara a preparar recursos humanos para el funcionamiento del Banco Regional de Sangre, cuya construcción empieza en los próximos meses.


Personal de Salud de Occidente recibe capacitación sobre el manejo de sangre


La Cruz Roja, con apoyo del Gran Ducado de Luxemburgo, organizó el taller a desarrollarse durante seis meses con unas setenta personas entre bio-analistas, jefes de servicios médicos, personal de clínicas provisionales de León y Chinandega.

“Necesitamos transfundir la sangre de la mejor manera, y es necesario que el personal en cada centro asistencial esté capacitado para cuando tengamos ya funcionando el Banco de Sangre se cumpla con las medidas requeridas”, refirió el doctor Silvio Vallecillo, Presidente del Consejo de la Cruz Roja en León.

El banco estará ubicado costado suroeste al estadio, contará con dos plantas y los servicios de promoción, extracción, preparación y distribución de sangre en Occidente.

En el caso de Chinandega, se discute la apertura de una sección del banco de sangre con el fin de garantizar el líquido vital en casos de emergencia
Donación ha disminuido
Con el funcionamiento del Banco Regional, el próximo año habrá mayor demanda de sangre, ya que será el único autorizado para abastecer a los distintos servicios de salud.

“Tenemos que trabajar fuerte para que la gente desarrolle una cultura de donar sangre, no sólo cuando tengan un familiar que la necesite, sino como un aporte indispensable para salvar vidas”, externó el doctor Vallecillo.

Con la huelga médica, la demanda de sangre disminuyó y la captación también, sin embargo, según la licenciada Rosa Emelina Alonso, directora del banco de sangre del Hospital de León, con el funcionamiento del centro nuevamente hay escasez.

La mayoría de donaciones que logra captar la Cruz Roja es de estudiantes universitarios, pese a tener más de doscientos donantes, no todos garantizan sangres periódicamente.

En los próximos meses empezará la construcción del Banco Regional y esperan iniciar operaciones a inicios del próximo año.

Este artículo viene del periódico "El Nuevo Diario", Managua, Nicaragua - 24 de Abril de 2006

24.4.06

L'horreur écologique

On a du mal à y croire : le film bouleversant de Hubert Sauper sur les pêcheurs du lac Victoria aura suscité la polémique. Victoria Bedos fait le point.

C’était il y a quatre mois. Un soir d’hiver un peu morose où j’avais envie de regarder une comédie romantique pas trop ratée. Raté. C’est moi qui ai raté mon coup. Ma paresse s’est vite transformée en détresse lorsque je me suis retrouvée face ce DVD qui hurlait déjà son drame à travers la jaquette : « le Cauchemar de Darwin ». Souvenirs.
Au début, je ne sais pas trop où je vais, Hubert Sauper, le réalisateur, balade sa caméra à Mwanza, un village de pêcheurs sur les rives du lac Victoria. C’est sale, c’est pauvre, c’est triste, l’Afrique, quoi. Des pilotes russes font la fête avant de repartir chez eux et une prostituée se confesse : « J’aurais aimé faire de l’informatique. »

A la place, elle se fait baiser mais en chantant : « Tanzania, Tanzania, la, la, la, la… » Un des pilotes clients l’interrompt, j’ai envie de le gifler. Doucement, l’horreur a commencé. Sans qu’on s’en rende vraiment compte, le film se fait en couleur dans notre tête de blanc. Le noir a le rôle principal. C’est l’histoire toute simple d’un gros poisson, la perche du Nil, qu’un monsieur aurait un jour jeté dans le lac Victoria. Oui, le problème, c’est que la perche et ses enfants ont mangé tous les autres poissons et que Victoria est en train de crever. Premier volet : l’écologie a la gueule dans la poussière. Mais ce n’est pas fini. Deuxième volet : les pêcheurs de Mwanza travaillent dur pour ramener plein de gros poissons que leurs frères découperont dans les usines en petits carrés prêts à être panés. Pendant que l’on voit décoller les avions russes chargés de poissons vers l’Europe du bonheur, on entend à la radio nationale qu’une terrible famine meurtrit la Tanzanie. Et la prostituée ne peut même plus chanter pour nous réconforter, elle vient de se faire tuer par un client un peu violent. On continue. Le peuple a faim mais pas seulement. Non, il a aussi le sida et les femmes contaminées l’offrent comme un présent aux hommes de passage qui paient la nourriture de leurs enfants malades (« nourriture » = carcasses de perches recouvertes de vers et de terre que les usines donnent gentiment aux gentils ouvriers). Les enfants, il n’y a que ça dans les rues de Mwanza. Jonathan, un jeune peintre, nous raconte que pour oublier qu’on les a oubliés, ils sniffent des emballages de poissons pour s’évanouir et se faire sodomiser en paix. Voilà à quoi leur sert, à eux, la perche du Nil. Troisième, quatrième, cinquième… Ça ne s’arrête plus, vingt-huitième volet : les avions qui volent la nourriture aux Africains n’arrivent pas les mains vides. Qu’est-ce qu’il y a dans la hotte du Père Noël ? Des armes pour faire la guerre ! Eh oui, car quand les peuples africains s’entretuent, l’Europe jubile, elle peut enfin les aider en leur vendant quelques kalachnikovs et autres jolis jouets. Douce nuit, sainte nuit. Ouf ! Le générique arrive enfin. Je suis en train de pleurer. Des larmes de culpabilité.

Comment peut-on laisser crever un continent entier sans bouger le petit doigt ? Dans le droit civique, on est condamné pour non-assistance à personne en danger. Et pour un continent, quelle est la peine ?

Puis ce fut le succès. Les médias ont encensé le film, les Oscars l’ont nominé, les César l’ont récompensé dans la catégorie « meilleur premier film »… La gloire de ce documentaire a voyagé autant que la chair de son poisson. Encore une fois, Sauper nous a coupé le souffle. Mais certains l’ont repris bien vite et parfois les mêmes qui avaient crié « Bravo ! » se sont mis à cracher sur la bobine. Embobinés ! Nous brosser dans le sens du poil (à gratter…), flatter notre mauvaise conscience, nous montrer un mauvais songe, en ne filmant que du mensonge ! Sauper, le faussaire ! C’est François Garçon, un historien du cinéma, qui a initié cette polémique franco-française. « Les Temps modernes » n° 635-636 ont publié récemment son article qui s’épuise à démontrer selon des sources floues que 74 % du poisson n’est pas exporté mais destiné à la population, que les « pankis », carcasses de poissons, ne sont pas pour le peuple mais pour les animaux et qu’aucune arme n’atterrit à Mwanza. Informations immédiatement contredites par l’anthropologue Eirik G. Jansen et le biologiste Les Kaufman, implantés depuis des années dans la région et conseillers sur le film. François Garçon enfanta d’autres émules, comme Philippe Val sur France Inter ou Jean-Philippe Rémy dans « le Monde » du 4 mars 2006, qui répondirent au langage de l’émotion par le langage des chiffres. Faux de surcroît. Mauvais procès. Un langage de sourds s’est installé autour d’un cauchemar toujours plus criant de vérité. Sauper a bien entendu choisi ses images, les plus sombres, celles qui étouffent, celles qui griffent la chair blanche de notre système capitaliste et vomit la chair de plus en plus rare, donc chère, de la perche cannibale. Ce poisson, qui rapportait tant auparavant, se bouffe maintenant lui-même. Joli symbole, non ? Ce film, c’est du cinéma, oui, mais pour de vrai et pendant que certains intellectuels pinaillent, le cauchemar continue autour du lac Victoria. Indécent. Oh, les amis, n’ayez pas peur d’être un peu plus conscients, c’est pas contagieux, il y a l’écran qui vous préserve. Laissez-vous prendre par ce film. Tout bien réfléchi, il est décidément bouleversant.

Victoria Bedos - TéléObs lundi 24 avril 2006

12.4.06

A vanished sea reclaims its form in Central Asia

By Ilan Greenberg The New York Times

FRIDAY, APRIL 7, 2006
KARATEREN, Kazakhstan In the blue night haze, Gamin Zhaisanbayev and several dozen other men haul heavy gear into their trucks as boys sitting on stoops quietly watch their silhouettes. Zhaisanbayev and his neighbors are preparing for a job not undertaken in this dusty village for more than a generation: They are going fishing.

In dozens of villages like Karateren, frigid green water now laps against long-abandoned harbors and fishing vessels hastily retrieved from open air desert graves have been put back to sea.

The Aral Sea, having been drained of 75 percent of its water volume, has this year taken on millions of cubic feet of new water years ahead of schedule, surpassing even the sunniest predictions made when a new dam was completed last summer. The additional water has overwhelmed many of the yellow- stained grass islands that had dotted the Aral's shrinking coastline, and with each month the water pushes back the desert just a little more.

The sea's 400-square-kilometer, or 155-square-mile, retreat from its original shoreline is frequently invoked as one of the 20th century's more jaw- dropping ecological catastrophes, a consequence of the Soviet-era policy of diverting the Aral's two main tributary rivers into canals to irrigate millions of cotton plants across Central Asia. Without water, the sea became a mineral stew that unleashed disease and poverty onto the hundreds of villages and cities in Kazakhstan and Uzbekistan that once lived off its bounty. The sea even split into two, creating the small Aral and the large Aral.

About a million people live along Kazakhstan's Aral Sea coastal plain. Hoping to save the small northern Aral, the World Bank and the Kazakhstan government commissioned the Kok-Aral Dam, completed last summer, and a series of dikes designed to create spillways to allow the flushing of excess salt from the sea while improving overall water levels. A sluice built on top of the dam sends excess water to the parched big Aral Sea, which is largely within neighboring Uzbekistan.

The entire project will entail the repair of an existing second dam; the digging of a channel to connect the northern and southern Arals; and additional water management structures, some able to harvest hydroelectric power from the water flows.

The $85.8 million project, started in 2001, is on track to be completed in September. But it has already shown surprising results. The Kok-Aral Dam has caused the small Aral's level to swiftly rise to 38 meters, or 125 feet, from a low of less than 30 meters; 42 meters is considered the level of viability. Although World Bank water experts had forecast that the water levels would begin to rise only in three years or so - while other experts had put the Aral beyond any hope of reclamation - the small Aral's surface area has already expanded by 30 percent, bloated by about 10 million cubic meters of new water.

Which is how Zhaisanbayev and his neighbors were able to begin fishing. This year, Zhaisanbayev built a home, one of 15 new houses in the village.

The Aral was once the fourth-largest lake in the world, a rich resource not just for nearby residents but a major provider of fish for the entire Soviet Union until the sea's decline in the 1960s.

In Zhaisanbayev's father's day, the fish lived just outside his front door, where the Aral Sea met coastline. But Zhaisanbayev's father, a fishing boat captain, died a long time ago, and now, most days, Zhaisanbayev, 38, climbs into his truck parked at the edge of this grim village of scattered shacks and stray dogs and drives 32 kilometers through an infecund desert of gray sand and colorless prickly weeds to reach the water's edge.

Previously, Zhaisanbayev worked at a fish processing plant. But that plant closed in 2001, and to support his three young children he took a job at a social club in a larger town.

"When the sea came back I knew I must fish," Zhaisanbayev said. "It is what we wait for." He said on a good day now, fishing for carp and flounder he can come home with 10,000 tenge, or about $85, in his pocket, an astronomical profit in a region where many people survive on little more than a few dollars a day. "The sea is the main thing," he said, brown eyes gleaming.

Having received unexpected visitors, Zhaisanbayev unfurled long, handwoven carpets across his large living room while his wife prepared piles of nuts, fruits, and cured meats in a kitchen sparkling with new, brand-name appliances imported from Korea.

With the disappearance of sea, fish and the ecologically interconnected freshwater lakes that supported livestock, the Aral region quickly lost population. Half of Karaterin's people had migrated to larger cities during the past two decades. Zhaisanbayev says many are now returning to the fishing fleets. Karaterin has no store and is hours away from any heavy industry, but its population has grown to 1,700 people from a low of less than half that two years ago. A new mosque is being built.

For many in the region, the return of the water is confirmation that the Aral's past is prologue. Kudaibergen Sarzhanov, a spry former Soviet minister of fisheries for Kazakhstan during the reign of Mikhail Gorbachev, plans a 2009 release of the 30,000 fish he has been incubating at home, financing his project from a small UN grant and funding from his local government.

Sarzhanov has spent his retirement collecting the almost extinct usech, a rubbery fish native to the Aral that can eventually grow to 18 kilograms, or 40 pounds. He is eager to release his hoard. "I live together with the fish," he said.

At the Komushbosh Fishing Hatchery, a modern fish incubator funded by a $143,000 grant from Israel, the plan is to release as many as 30 million young sturgeon, carp and flounder into the Aral and its many nearby lakes when water levels are at full level, double the number of fish scheduled for release in 2006.

In the Aral's heyday, 20 thousand tons of fish were harvested per year.

No one predicts the Aral can ever produce its original catches again, and some in the Kazakhstan government warn of a long road ahead.