18.2.05

Le charme discret de la bourgeoisie

30 (+1) convives sur les 32 (+1) prévus, et la bande des 4 SBF (« Sans-buffet fixe ») avaient décidé de ne pas tenir compte des prévisions météo, pour rejoindre en plein blizzard le cadre chatoyant de l’Hôtel Bel Air, avenue du X Septembre, un des meilleurs quartiers du Luxembourg Downtown.
Cette soirée du 28 janvier 2005 devait être un moment agréable, et tous les acteurs présents ont joué le jeu, malgré l’absence de DJ renommé, de karaoké ultra-puissant, ou de danseuses nues.
Le théatre d’entreprise s’est joué dans la salle, grâce à l’ambiance chaleureuse d’une bonne humeur croissante.

L’arithmétique peut s’avérer hasardeuse, voir dangereuse, mais ce cas de figure mérite une explication :
-32 inscrits fermes par email,
-(+1) notre Directeur bien-aimé qui ne figurait pas sur la liste de téléphone utilisée, bien qu’il ait confirmé sa présence par mail, le samedi 15 janvier
- et la fameuse bande des 4.

« Quatre » : il s’agit de « se couper en quatre » mission particulièrement délicate, afin de découvrir le site, « The Place », susceptible de satisfaire quelques dizaines d’individualités, parfois peu convergentes, parfois agréables parfois moins selon les circonstances.
Votre mission si vous l’acceptez sera de dénicher le cadre cosy, le personnel chaleureux, et le buffet à base de denrées fraîches préparée avec l’amour qui convient à l’art de la table, ainsi que le sang du Christ qui ne saurait être absent pour arroser les agapes.

Une sinécure pour celui qui met les pieds sous la table, un calvaire pour d’autres…Imaginez-vous le dur labeur du « responsable » chargé de l’organisation de la Xmas Party de la Spuerkess ou d’Arcelor?

Cependant les sourires ensoleillaient progressivement les visages, alors que la neige commençait de tomber, et les couteaux progressivement disparaissaient, enfin rangés dans leur fourreau.

L’apéritif volontairement écourté (météo, timing du dîner, budget…), a permis à ceux et à celles qui étaient présents de réchauffer l’atmosphère de cette salle en échangeant des propos feutrés sur une moquette fleurie.
Seuls quelques retardataires ont souhaité obtenir le verre symbolique en guise de mise en bouche, soit sous la forme d’un Porto hors-d’âge, ou bien sous celle d’un pur Malt contre la modique somme de 9 € (versus Lux DSA 189 €).

Bref, les convives ont été invités à se rendre au buffet des entrées, les femmes, les enfants et notre Directeur en tête. Nous aurions pu également nous rendre progressivement par numéro de table au buffet, mais au diable la discipline, nous ne sommes pas chez Lufthansa…

Sous nos yeux d’enfants émerveillés, les victuailles s’étendaient presque à perte de vue, alors que notre regard balayait les cimes enneigées des toits du quartier.
Enfin, le buffet froid nous a été proposé : autour d’un carré de veau rôti printanier et et d’une terrine de paleron de bœuf aux carottes et fines herbes, étaient disposés des myriades de fagots de haricots verts et saumon gravlaks, un hérisson (sans la vermine) de magret de canard fumé et ses billes de melon, une marinade de thon rouge au basilic et citron vert, et moultes salades comme les tomates cerises accompagnées de lamelles de mozarella à la ciboulette, les courgettes à l’italienne, la mâche et ses échalotes mimosa, le riz et ses scampis à la coriandre. Pour les plus difficiles, des racines du Mekong étaient également disponibles, sur demande spéciale.

Ce premier service fut suivi des plats chauds composés de 4 principaux éléments: la fricassée de magret de canard au miel d’acacia, les noix de veau aux pleurotes, les filets de dorade en robe de fines herbes et les filets de sandre rôti au vin rouge.

Enfin, le buffet de dessert a réussi à combler les attentes des plus gourmands, sous la forme d’un assortiment de mini éclairs moka, chocolat et vanille, d’une bande de tarte feuilletée aux fruits de saison, d’une Charlotte aux fruits rouges, d’un craquant chocolat praliné, sauce anglaise et enfin d’une salade d’oranges et pamplemousses roses à la vanille.

Que ceux qui se posent des questions quant à leur existence ou à leur présence au sein d’une agence de développement, s’interrogent également sur le contraste saisissant exposé ci-dessous :
- la nourriture proposée aux enfants des pays qui accueillent les projets financés par le MAE
- les victuailles, abondantes et fraîches, proposées aux collaborateurs de LD, soumis au charme discret de la bourgeoisie sous les lambris d’un hôtel de bonne facture...


Le Concombre Masqué

Les photos de la soirée

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